Clôture du CLEA le 12 mai 2017

L'ouverture du CLEA a eu lieu au Centre Malraux pour la 27ème heure. La clôture a lieu à l'EPSM des Flandres (Etablissement Public de Santé Mentale), pour une carte blanche artistique. Chaque artiste a dû créer son propre cabinet des curiosités. Nous avons choisi une pièce boisée magnifique, malgré son absence de lampes en état de marche.

Le propre du CLEA est d’enchaîner des actions très diversifiées. Le temps de préparation est souvent très court. Notre parti pris a été de montrer nos actions CLEA à travers des photos, des instruments qui nous ont accompagnés, des enregistrements sonores et des objets significatifs : dés, plumes, crayon, boa etc.

Nous aurions pu préparer un temps performatif. Mais nous avons préféré rester dans la ligne du CLEA, en improvisant des actions avec les visiteurs en fonction des occasions qu'ils nous offriraient. L'après-midi fut paisible grâce aux rayons de soleils qui diffusaient une chaleureuse lumière à notre pièce.

Visites

Visite du service communication de l'EPSM. « C'est super le CLEA, je viens d'apprendre ce que c'est. C'est grâce à Thierry (Vandersluys), il vient de m'en parler. » Il déambule dans la pièce. « Tiens ça c'est le carnaval de Godewaersvelde... Ah ça c'est le costume d'un ami et lui c'est un autre copain. ».

Puis nous accueillons Mme Chamerois-Kolata, conseillère pédagogique de l'Education Nationale. Nous essayons de lui faire deviner les écoles dans lesquelles nous sommes passées grâce aux photos.

Nous étions au calme, même si quelques curieux sont venu jusqu'au bout du couloir. Nous avons alors reçu la visite de Corentin, un jeune patient accompagné de deux infirmiers. Marguerite montre aux infirmiers les photos de temps de Contact Improvisation dans les Flandres, dont un à l'EPSM.

Puis Mickaël, un soignant guitariste rejoint Corentin dans notre pièce. Corentin est amateur de musique. Mickaël joue avec lui deux chansons. Nous nous mettons autour des magnifiques tables, transférées d'un autre bâtiment de l'EPSM jusqu'à notre pièce, afin d'écrire une chanson.

SLAM de Corentin – improvisation avec les enfants de Méteren

Corentin improvise alors un texte slamé. Spontanément, Stéphane prend sa guitare et organise une instrumental d'inspiration rap. Après quelques répétitions du morceau, Corentin l'interprète pour les personnes présentes.

Des enfants de l'école de Méteren arrivent. Nous leur faisons écouter le SLAM de Corentin. Puis nous leur expliquons notre travail à travers quelques photos puis nous leur laissons le choix de désigner trois instruments. Sont choisis le djembé, l'anantar et la guitare. Ce fut l'occasion de faire une moment de danse improvisé dans notre pièce sous le regard des conseillers pédagogiques, du journaliste de Flandre TV et de madame le maire de Méteren.

La pièce se vide. Le calme revient. Nous recevons alors la visite de notre amie Martine Terrier avec qui nous avons vécu la journée internationale de la danse. Yvelyne Béhague et Sandrine Ounas, grâce auxquelles nous avons monté l'événement « A la Baille » durant le festival « Dites-le avec des mots », passent dans la pièce.

Les responsables du musée de Rubrouck nous abordent. Nous leur donnons rendez-vous à Cassel et à Rubrouck, à l'occasion de notre venue.

José : tuyaux et café

Puis José vient partager un moment avec nous :
«  c'est combien d'heures votre travail ? »
«  euh... Ca dépend des jours »
«  Vous avez quel bac vous ? »
« littéraire »
«  vous n'êtes pas doué en math »
« pourquoi vous dites ça ? »
«  ben vous avez fait littéraire »
«  oui c'est vrai je suis pas doué pour le calcul, quand on me parle de chiffre je m'envole, je perds a mémoire. Pourtant mon père était prof de math » « moi j'ai une bonne mémoire, je sais tout depuis 40 ans. C'est quoi votre métier ? »
« danseuse »
« Moi j'étais électricien »
« ah bah regardez ce qu'on peut faire avec une gaine électrique »
Marguerite lui tend le tuyau harmonique et nous essayons de le faire tourner à la même vitesse. Le hurlement harmonique du tuyau emplit la pièce.
«  Ca me fatigue je vais m'asseoir. Je perds mes dents, je ne les ai pas collé. C'est important de bien présenter mais la beauté intérieure c'est mieux. Moi j'ai travaillé dans une grosse boite, puis j'ai trop travaillé j'ai pété les plombs, et là ma femme elle m'a dit «  c'est fini je ne t'aime plus c'est fini je ne t 'aime plus, ça m'a mis par terre. Vous avez un café ou quelque chose avec les gâteaux ? »
«  le café c'est dans l'autre pièce »
«  ah j'y vais »

Corentin omniprésent

Corentin revient, avec l'envie de dire son texte. « Tu peux me le réécrire je ne sais pas lire en vert ? » Marguerite réécrit son texte au stylo noir. Madame Crépel, l'équipe du musée de Cassel et d'autres invités entrent dans notre pièce. Nous proposons d'écouter le Slam de Corentin. Je l'aide à dire son texte, Stéphane l'accompagne à la guitare.

Discours officiel

Puis nous nous rendons à l'accueil pour le discours officiel. Mme Crépel évoque sa satisfaction du travail accompli lors de ce CLEA. Elle évoque également sa volonté de délocalisation de la culture, indispensable dans une communauté de commune étendues sur plusieurs dizaines de kilomètres et réunissant 100 000 personnes.

Corentin remercie l'assemblée d'être venue l'écouter aujourd'hui. Puis les artistes sont invités à présenter leurs pièces.

Au milieu du parcours un orage éclate et la grêle tombe fortement. 18h15, Corentin doit retourner dans son pavillon, il prend soin de serrer les 30 paires de main présentes en n'oubliant pas de dire systématiquement «  au revoir » sur un tempo parfaitement régulier. Notre jeune visiteur nous quitte après avoir ensoleillé cette journée.

Nous passons dans notre pièce sérieusement obscurcie par l'orage. Ce fut l'occasion de sortir nos lampes frontales que nous avions acheté pour une performance tombée à l'eau.

Nous avons pu présenter nos différentes actions, lever le mystère sur certains objets présents, évoquer le premier mois passé en réunion où le seul mode d'expression fut de faire des photos. Puis l'accélération des actions, jusqu'à faire 10 000 km en 4 mois.

L'occasion de remercier le musée de Cassel, Flandr'envol, les Vlamkoekjoes, Plaisir de lire, et tant d'autres complices rencontrés parmi plus de 3000 personnes au cours de nos 70 gestes artistiques.

Et remercier la CCFI d'avoir eu l'audace de choisir une compagnie émergente pour un premier CLEA.

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